Qu'est-ce que la Non-Voie ?
Découvrir les réponses ensemble, sans que l’un la dise à l’autre, sans que l’un l’accepte de l’autre, sans que cela soit une conclusion personnelle de l’un ; ensemble comme deux êtres humains étant passés par de nombreuses expériences de vie et ayant beaucoup cherché. Vivre sans division d’aucune sorte ? Se le demander avec passion, ce qui n’induit pas le fanatisme ou le martyr ; le découvrir par soi-même, avec honnêteté, quelle est votre réponse intérieure ? Il ne s’agit pas d’accepter ou de réfuter ce que je dis ! Nous avons été élevés dans ce système d’être d’accord ou non. Toujours cette division… Contentez-vous d’observer, de rester avec la chose, et de voir ce qu’il se passe. Se connaître soi-même est possible sans qu’il y ait besoin de se juger ou de vouloir se changer. Allons-nous plutôt emprunter ce voyage sans début ni fin ensemble, en se contentant d’observer sans préjugés, avec le plus d’exactitude possible, ce qui est et non ce qui devrait être. Cela demande beaucoup d’attention, un cerveau très actif. Les mots que j’utilise sont fort simples, avec un langage quotidien, ordinaire. Observer sans appréciation, sans jugement, les conséquences de nos actes, de notre relation au monde, du monde sur nous. Je ne répondrai à rien, car sinon vous ne feriez que répéter. Je ne donnerai pas de solution, mais creusez… sondez… étudiez en vous… Jusqu’à trouver de l’eau ! A-t-on besoin d’aide pour cela ? N’acceptez rien de ce que je dis. N’appartenir à rien, ni pays, ni guru, ni organisation. C’est très difficile. Poser une relation est très important pour toute communication, car les mots ne suffisent pas pour réellement transmettre. Je n’ai aucune importance, ce qui est important est ce que je dis. Ceci n’est pas un culte de la personnalité ! Plus vous comprenez l’action de la pensée, plus vous comprenez tant de choses sur le monde, la vérité du monde. Vous n’avez pas besoin de livre, de philosophie pour faire cela !
Clermont-Ferrand - 1985
Conférence 1
Point de départ : la situation mondiale préoccupante ; crise mondiale mais aussi intérieure.
Quelle est ma responsabilité personnelle dans cette crise ? Que puis-je y faire ? Par quoi dois-je commencer ? Société où chacun se préoccupe de lui-même. Allons-nous nous engager dans un parti ? Prier ? Suivre un guru ? Nous retirer du monde ? Qu’ont résolu nos leaders ? Que pouvons-nous faire comme être humain unique ? Poursuivre des satisfactions ? Comment l’Homme en est-il arrivé à ce point après tant de millénaires ? Pourquoi l’Homme est-il en conflit perpétuel ? Avec la Mère, leurs politiques élus, leurs dogmes religieux, etc. Quelle est la cause de ce conflit extérieur et intérieur ?
Tous les enseignements, et cela depuis bien avant Christ, ont préconisé un état de paix, de douceur, de générosité… Mais dès notre naissance nous nous confrontons au monde… Cet état est-il possible en continuant à vivre la vie quotidienne ?
Pourquoi l’Homme vit-il de cette façon, pourquoi est-il en conflit jusqu’à sa propre relation intime, sexuelle, familiale, sociale… Pourquoi ne peut-il pas contempler la vie en paix, être sensible de la gloire de la Terre, de la Beauté ?
L’Homme peut-il être complètement déconditionné et fonctionner à 100 % ?
Pourquoi cette lutte perpétuelle ? Après tout cette lutte semble naturelle, elle semble être aussi présente dans la Nature, il pourrait être normal que nous soyons en lutte perpétuelle. Mais si nous ne l’acceptons pas, par quoi commencer ? On peut analyser tous les facteurs du conflit ou y-a-t-il d’autres moyens ? L’analyse induit un sujet et un objet. Sont-ils vraiment séparés ? Que vaut la qualité de l’analyse ? Qui est l’analyseur ? Qui est l’observateur ? L’analyseur n’est-il pas conditionné pas son passé ? L’observateur induit un observé, mais cette division même induit le conflit !
La racine du conflit est la division.
Si je suis agressif ici, soumis là, je suis en contradiction. Je peux l’accepter mais être totalement honnête est fondamental. Vivre en paix demande une énorme honnêteté et intelligence.
Notre cerveau est extrêmement performant, il suffit d’observer le monde technologique actuel pour le constater. Mais si peu d’Amour cependant… Partout où j’ai observé il y a souffrance. Le cerveau et la conscience associée ne m’appartiennent pas. Notre conscience est partagée par tous les êtres humains. Si on arrive à percevoir cela, à ressentir cela, il n’y a plus de conflit. Si ma conscience est partagée par tous, nous sommes tous UN, je suis l’humanité entière. Ceci est un fait, non une idée, un concept. Nous traversons tous les mêmes choses. Nous avons amassé tant de choses, tant d’idées… Le cerveau amasse… êtes-vous délivré de cela ? Cessons-nous jamais d’amasser ? Où ce processus n’est-il pas nécessaire (art de vivre) ? Sommes-nous conscients de tout ce que nous amassons (habitudes, etc.) ? Cette accumulation conditionne le cerveau. Intérieurement, est-il nécessaire d’accumuler ? L’illumination rend libre de tout cela, et n’est-ce pas cela l’Amour ? Un cerveau qui n’assemble pas, qui a découvert pas lui-même ?
Conférence 2
Nous parlions du conflit, du conflit entre homme et femme, entre groupes, entre nations, entre religions, etc. Et nous sommes souvent indifférents à cela, à la cruauté, à toutes les choses hideuses dans ce monde. Qui est responsable de cela ?
Les politiques ? Ce qui implique que nous les laissions faire sous prétexte qu’on les ait élus dans les soi-disantes démocraties ?
Chacun d’entre nous ? Nous sommes responsables d’avoir créé cette société qui nous entoure, où nous portons notre affection à si peu de personnes. Restons-nous indifférents tant que nous sommes en sécurité, par les frontières… ?
Qu’est-ce que l’ordre ou le désordre ? L’ordre doit-il commencer par notre maison ? Dans notre intérieur ? Les totalitarismes ont pensé qu’imposer l’ordre à la société serait la solution à un changement de société. Mais ça ne marche pas. Modifier les lois par la démocratie ou mettre de l’ordre chez soi ? Comment mettre ma maison en ordre ? Nous avons été dépendants de l’extérieur. Nous pensions être bien menés.
L’ordre implique qu’il n’y ait pas de conflit en soi. Si le cerveau est en désordre, non clair, il ne peut qu’induire le conflit. Là où il y a conflit, il y a nécessairement désordre. Qu’est-ce que la nature du désordre ? Car un esprit confus peut définir son ordre…
Il y a souvent désordre entre sa manière d’être au travail et à la maison.
Le cerveau recherche constamment l’ordre dans cette vie en désordre.
Nous sommes violents, agressifs (physiquement, psychologiquement), même la comparaison à l’autre est violente. Violent par notre origine animale. Nous avons créé le concept de non-violence, mais nous sommes violents ! Pourquoi le fuir ? En voulant être non-violents, je sème les graines de la violence. Il faut mieux s’occuper de la violence, en comprendre la nature, les moyens de s’en libérer (définitivement ?)
Qu’est-ce que le désordre ? Dire une chose et agir autrement ? Agir d’une manière et penser autrement ? Dire ou faire comme d’autres le font, sans chercher soi-même la réponse ? Il faut avoir une grande dose d’honnêteté… Si j’ai peur, j’ai peur. Si je mens, je le reconnais, point barre, sans justification ou autre.
Il y a désordre tant qu’il y a conflit, qui est une opposition entre deux objets.
Qu’est-ce qu’être bon ou mauvais ? Sont-ils séparés ? Le bon prend-il sa racine dans le mauvais ou inversement ? Qu’est qu’être bon ? Si je ne connais pas le mauvais, comment vouloir le bon ? Le bon est-il le bon donc ?
Si l’amour est lié à la haine, cet amour n’est pas de l’amour… Comment mettre fin à cette dualité ? Être conscient de chacune de ses pensées…
Qu’est-ce que la pensée ? Si je tente d’y répondre, j’y pense…
La pensée de l’homme est capable d’envoyer des hommes sur la Lune… pour y planter un drapeau… ? Le monde technologique est issu de la pensée, et c’est souvent absurde…
Nous sommes programmés par notre conditionnement. Pourquoi ne pas se contenter d’agir ? Qu’est-ce que l’acte de penser ? Est-il possible de penser sans mémoire ? Qu’est-ce que la mémoire ? Se projeter dans l’avenir est l’action de la pensée dans le temps. La mémoire s’appuie sur l’expérience.
Expérience – Mémoire – Pensée. Or l’expérience est toujours limitée, je ne peux pas faire l’expérience de tout l’univers donc le savoir est limité, toujours, donc la mémoire est limitée, donc la pensée est limitée… La pensée scientifique, religieuse, politique, etc. est toujours limitée.
La pensée peut-elle amener l’ordre ? Ou si elle est limitée, elle ne peut créer que le désordre. Si je suis un français, c’est très limité, ça ne peut que créer du désordre.
Existe-t-il un instrument aussi efficace que la pensée ? Tout se trouve dans le cerveau et la pensée en est le centre. Le cerveau peut-il se servir de la pensée lorsque c’est nécessaire et ne pas s’en servir autrement ? Cet incessant dialogue intérieur…
Cela demande de comprendre le temps. Il est horizontal et vertical. Mouvement cyclique, linéaire du temps. Il est nécessaire pour la croissance d’une graine. Il y a le temps physique mais aussi le temps psychologique. Le cerveau vit dans le temps. Nous parlons de notre vie telle qu’elle est, ennuyeuse, routinière, etc. non de ce qu’elle devrait être !
Tous mes hier se situent maintenant. Le passé se poursuit dans le futur. Dons le futur se situe maintenant. Le passé modifié par les circonstances continue dans le futur. Nous continuons à être des barbares, mieux rasés et mieux habillés…
Si je ne brise pas ce cycle, le futur sera toujours le présent. Si je suis avide, je continuerai à l’être tant que je ne serai pas satisfait. Si je ne m’arrête pas d’être avide, cela continuera. Le cycle peut-il être brisé ? Lorsque c’est le cas, les cellules du cerveau changent.
Puisque je ne peux prévoir le futur, je dois me libérer maintenant ! Je dois briser le cycle du temps maintenant. Si je me dirige vers le nord, qu’on me dise qu’il n’y a rien au bout, je peux changer de direction ! Il faut comprendre la nature du temps. Si on ne brise pas le schéma, tout se répétera sans cesse. Nous continuerons à tuer. Le temps n’a aucune valeur dans le changement. Le schéma est brisé. On peut vivre différemment.
Nous parlions du conflit, du conflit entre homme et femme, entre groupes, entre nations, entre religions, etc. Et nous sommes souvent indifférents à cela, à la cruauté, à toutes les choses hideuses dans ce monde. Qui est responsable de cela ?
Les politiques ? Ce qui implique que nous les laissions faire sous prétexte qu’on les ait élus dans les soi-disantes démocraties ?
Chacun d’entre nous ? Nous sommes responsables d’avoir créé cette société qui nous entoure, où nous portons notre affection à si peu de personnes. Restons-nous indifférents tant que nous sommes en sécurité, par les frontières… ?
Qu’est-ce que l’ordre ou le désordre ? L’ordre doit-il commencer par notre maison ? Dans notre intérieur ? Les totalitarismes ont pensé qu’imposer l’ordre à la société serait la solution à un changement de société. Mais ça ne marche pas. Modifier les lois par la démocratie ou mettre de l’ordre chez soi ? Comment mettre ma maison en ordre ? Nous avons été dépendants de l’extérieur. Nous pensions être bien menés.
L’ordre implique qu’il n’y ait pas de conflit en soi. Si le cerveau est en désordre, non clair, il ne peut qu’induire le conflit. Là où il y a conflit, il y a nécessairement désordre. Qu’est-ce que la nature du désordre ? Car un esprit confus peut définir son ordre…
Il y a souvent désordre entre sa manière d’être au travail et à la maison.
Le cerveau recherche constamment l’ordre dans cette vie en désordre.
Nous sommes violents, agressifs (physiquement, psychologiquement), même la comparaison à l’autre est violente. Violent par notre origine animale. Nous avons créé le concept de non-violence, mais nous sommes violents ! Pourquoi le fuir ? En voulant être non-violents, je sème les graines de la violence. Il faut mieux s’occuper de la violence, en comprendre la nature, les moyens de s’en libérer (définitivement ?)
Qu’est-ce que le désordre ? Dire une chose et agir autrement ? Agir d’une manière et penser autrement ? Dire ou faire comme d’autres le font, sans chercher soi-même la réponse ? Il faut avoir une grande dose d’honnêteté… Si j’ai peur, j’ai peur. Si je mens, je le reconnais, point barre, sans justification ou autre.
Il y a désordre tant qu’il y a conflit, qui est une opposition entre deux objets.
Qu’est-ce qu’être bon ou mauvais ? Sont-ils séparés ? Le bon prend-il sa racine dans le mauvais ou inversement ? Qu’est qu’être bon ? Si je ne connais pas le mauvais, comment vouloir le bon ? Le bon est-il le bon donc ?
Si l’amour est lié à la haine, cet amour n’est pas de l’amour… Comment mettre fin à cette dualité ? Être conscient de chacune de ses pensées…
Qu’est-ce que la pensée ? Si je tente d’y répondre, j’y pense…
La pensée de l’homme est capable d’envoyer des hommes sur la Lune… pour y planter un drapeau… ? Le monde technologique est issu de la pensée, et c’est souvent absurde…
Nous sommes programmés par notre conditionnement. Pourquoi ne pas se contenter d’agir ? Qu’est-ce que l’acte de penser ? Est-il possible de penser sans mémoire ? Qu’est-ce que la mémoire ? Se projeter dans l’avenir est l’action de la pensée dans le temps. La mémoire s’appuie sur l’expérience.
Expérience – Mémoire – Pensée. Or l’expérience est toujours limitée, je ne peux pas faire l’expérience de tout l’univers donc le savoir est limité, toujours, donc la mémoire est limitée, donc la pensée est limitée… La pensée scientifique, religieuse, politique, etc. est toujours limitée.
La pensée peut-elle amener l’ordre ? Ou si elle est limitée, elle ne peut créer que le désordre. Si je suis un français, c’est très limité, ça ne peut que créer du désordre.
Existe-t-il un instrument aussi efficace que la pensée ? Tout se trouve dans le cerveau et la pensée en est le centre. Le cerveau peut-il se servir de la pensée lorsque c’est nécessaire et ne pas s’en servir autrement ? Cet incessant dialogue intérieur…
Cela demande de comprendre le temps. Il est horizontal et vertical. Mouvement cyclique, linéaire du temps. Il est nécessaire pour la croissance d’une graine. Il y a le temps physique mais aussi le temps psychologique. Le cerveau vit dans le temps. Nous parlons de notre vie telle qu’elle est, ennuyeuse, routinière, etc. non de ce qu’elle devrait être !
Tous mes hier se situent maintenant. Le passé se poursuit dans le futur. Dons le futur se situe maintenant. Le passé modifié par les circonstances continue dans le futur. Nous continuons à être des barbares, mieux rasés et mieux habillés…
Si je ne brise pas ce cycle, le futur sera toujours le présent. Si je suis avide, je continuerai à l’être tant que je ne serai pas satisfait. Si je ne m’arrête pas d’être avide, cela continuera. Le cycle peut-il être brisé ? Lorsque c’est le cas, les cellules du cerveau changent.
Puisque je ne peux prévoir le futur, je dois me libérer maintenant ! Je dois briser le cycle du temps maintenant. Si je me dirige vers le nord, qu’on me dise qu’il n’y a rien au bout, je peux changer de direction ! Il faut comprendre la nature du temps. Si on ne brise pas le schéma, tout se répétera sans cesse. Nous continuerons à tuer. Le temps n’a aucune valeur dans le changement. Le schéma est brisé. On peut vivre différemment.
Conférence 3
Nous parlions du conflit et de sa causalité. Il croît de plus en plus dans le monde, sous toutes ses formes. Sa cause est dans les oppositions en nous-mêmes et par conséquent dans la société. Nous sommes en conflit, en compétition depuis notre naissance jusqu’à notre mort, et cela depuis la nuit des temps.
Que sommes-nous ? Pourquoi avons-nous un intérêt pour nous-mêmes si enraciné ? L’intérêt pour soi. Est-il possible de vivre en ce monde sans cet intérêt pour soi, d’abord psychologiquement, puis à l’extérieur ?
Avez-vous remarqué que nous nous entourons constamment de clôtures ? Par exemple entre vous et l’orateur. Vous écoutez partiellement et non totalement pour ne pas être exposé à un face à face avec vous-mêmes. Mais là où il y a division, il y a nécessairement conflit, c’est la loi. Cette vision est la chose elle-même qui brise la barrière…
Que signifie voir ? Observer ? Notre observation détermine une direction. Nous ne regardons jamais l’ensemble de notre vie comme une unité, mais nous la fragmentons. L’accord et le désaccord implique le choix. La récompense et la punition… Une fois reconnue la division, nous pouvons observer le monde.
Il s’agit d’observer exactement ce que nous sommes, sans déformations. Psychologiquement parlant, nous avons la violence, la haine, la jalousie, l’agression, le désir d’être ou d’avoir de plus en plus. Prenons-les comme des faits, sans se faire une idée sur ces faits. Voyons d’abord ce que je suis et non ce que je devrais être. Je suis coléreux c’est un fait ; je ne devrais pas être coléreux, c’est une idée.
Le mot arbre n’est pas l’arbre. Le mot n’est pas la chose. Le cerveau qui observe est pris dans un fatras de mots… Est-il possible d’observer sans mots, sans images ? Mots et images sont division. Derrière eux, une myriade d’idées…
S’observer soi-même sans le mot. Il est très important d’observer pourquoi l’humain est-il blessé. Ordres, restrictions, punitions… depuis l’enfance. Nous sommes blessés depuis l’enfance, ce que nous portons avec nous une fois adulte et qui entraîne que nous nous entourons d’une barrière par peur d’être blessé de nouveau.
Peur de ne pas être récompensé, de l’échec, de notre sentiment de faiblesse… Allons-nous pouvoir creuser ce sujet ? Y plonger jusqu’au bout ? Peur de ne pas avoir réussi… Rien n’est trop difficile à la volonté. Si vous y arriver, nous pourrons discuter, pas seulement intellectuellement, de ce problème très complexe.
Voulons-nous de l’aide ? Prier est une forme d’aide ; prier de ne plus avoir peur ? L’orateur est une forme d’aide. Mais il ne vous donnera pas la solution, marchons ensemble… D’aide pour s’instruire, pour être conduit ? L’orateur n’est pas en train de vous aider, l’acceptez-vous ? Ce n’est pas aussi facile que cela…
Quand nous voyons les choses clairement, nous ne demandons aucune aide, cela entraîne l’action. L’orateur ne vous dit pas comment faire. Chaque fois que vous demandez comment, il y a toujours quelqu’un pour vous tendre une corde. Je ne vous tendrai pas la main, mais si nous marchons ensemble nous nous donnerons la main…
Quelle est la cause de la peur ? Si on la connait, on peut la changer. Elle peut toujours être déracinée. Soit immédiatement, soit avec du temps. Pourquoi tolérons-nous la peur en en connaissant les conséquences ? Sans peur, il n’y aurait pas de dieux, de personnalités à adorer… Vous seriez libres psychologiquement. La peur nous contracte, nous cherchons à la fuir et cette fuite devient plus importante que la peur elle-même.
Nous ne parlons pas des différentes formes de peur, mais de sa racine même. Il faut comprendre comment cet arbre fonctionne, se nourrit… Couper une branche ne sert à rien. Je ne vous le dirai pas.
La peur est très complexe, c’est une puissante réaction. S’en rendre compte est un choc. Le cerveau s’en protège. Pour en comprendre sa racine, il faut comprendre le temps.
Qu’est-ce que le temps ? Nous vivons dans le temps. Je vis, je vais mourir. Tant biologiquement que psychologiquement. Le temps est-il un facteur de la peur ?
Pensée et temps sont liés. La peur est le temps pensé. Ils sont à la racine de la peur. Je me souviens de… Comment la pensée peut-elle s’arrêter ? Quel est le processus de la pensée ? Est-il possible de ne pas bavarder toute la journée, de reposer notre cerveau ?
Je pense que c’est une mauvaise question. Qui pense à arrêter de penser ? La pensée non ? Qui est celui qui exprime le souhait de ne plus penser ?!
Toute pensée qui ne décrit pas ce qui est, est le processus de la pensée.
Il s’agit de voir que la pensée est à la racine de la peur. Ne demandez pas comment ! Voyez-le par vous-mêmes. Prenez le temps de délibérer la chose…
Simplement voir un scorpion nous fait agir non ? Donc si nous voyions vraiment la cause de la peur, nous agirions non ? Donc nous ne le voyons pas.
Mais nous sommes peu désireux de voir un fait aussi simple, du fait de notre individualité. Alors on a besoin d’être persuadé, d’être propagandé, ce qui est si inutile ! Nous pouvons le faire par nous-mêmes. Il n’y a plus besoins de qui que ce soit. La perception même est action, elle rend libre.
Nous parlions du conflit et de sa causalité. Il croît de plus en plus dans le monde, sous toutes ses formes. Sa cause est dans les oppositions en nous-mêmes et par conséquent dans la société. Nous sommes en conflit, en compétition depuis notre naissance jusqu’à notre mort, et cela depuis la nuit des temps.
Que sommes-nous ? Pourquoi avons-nous un intérêt pour nous-mêmes si enraciné ? L’intérêt pour soi. Est-il possible de vivre en ce monde sans cet intérêt pour soi, d’abord psychologiquement, puis à l’extérieur ?
Avez-vous remarqué que nous nous entourons constamment de clôtures ? Par exemple entre vous et l’orateur. Vous écoutez partiellement et non totalement pour ne pas être exposé à un face à face avec vous-mêmes. Mais là où il y a division, il y a nécessairement conflit, c’est la loi. Cette vision est la chose elle-même qui brise la barrière…
Que signifie voir ? Observer ? Notre observation détermine une direction. Nous ne regardons jamais l’ensemble de notre vie comme une unité, mais nous la fragmentons. L’accord et le désaccord implique le choix. La récompense et la punition… Une fois reconnue la division, nous pouvons observer le monde.
Il s’agit d’observer exactement ce que nous sommes, sans déformations. Psychologiquement parlant, nous avons la violence, la haine, la jalousie, l’agression, le désir d’être ou d’avoir de plus en plus. Prenons-les comme des faits, sans se faire une idée sur ces faits. Voyons d’abord ce que je suis et non ce que je devrais être. Je suis coléreux c’est un fait ; je ne devrais pas être coléreux, c’est une idée.
Le mot arbre n’est pas l’arbre. Le mot n’est pas la chose. Le cerveau qui observe est pris dans un fatras de mots… Est-il possible d’observer sans mots, sans images ? Mots et images sont division. Derrière eux, une myriade d’idées…
S’observer soi-même sans le mot. Il est très important d’observer pourquoi l’humain est-il blessé. Ordres, restrictions, punitions… depuis l’enfance. Nous sommes blessés depuis l’enfance, ce que nous portons avec nous une fois adulte et qui entraîne que nous nous entourons d’une barrière par peur d’être blessé de nouveau.
Peur de ne pas être récompensé, de l’échec, de notre sentiment de faiblesse… Allons-nous pouvoir creuser ce sujet ? Y plonger jusqu’au bout ? Peur de ne pas avoir réussi… Rien n’est trop difficile à la volonté. Si vous y arriver, nous pourrons discuter, pas seulement intellectuellement, de ce problème très complexe.
Voulons-nous de l’aide ? Prier est une forme d’aide ; prier de ne plus avoir peur ? L’orateur est une forme d’aide. Mais il ne vous donnera pas la solution, marchons ensemble… D’aide pour s’instruire, pour être conduit ? L’orateur n’est pas en train de vous aider, l’acceptez-vous ? Ce n’est pas aussi facile que cela…
Quand nous voyons les choses clairement, nous ne demandons aucune aide, cela entraîne l’action. L’orateur ne vous dit pas comment faire. Chaque fois que vous demandez comment, il y a toujours quelqu’un pour vous tendre une corde. Je ne vous tendrai pas la main, mais si nous marchons ensemble nous nous donnerons la main…
Quelle est la cause de la peur ? Si on la connait, on peut la changer. Elle peut toujours être déracinée. Soit immédiatement, soit avec du temps. Pourquoi tolérons-nous la peur en en connaissant les conséquences ? Sans peur, il n’y aurait pas de dieux, de personnalités à adorer… Vous seriez libres psychologiquement. La peur nous contracte, nous cherchons à la fuir et cette fuite devient plus importante que la peur elle-même.
Nous ne parlons pas des différentes formes de peur, mais de sa racine même. Il faut comprendre comment cet arbre fonctionne, se nourrit… Couper une branche ne sert à rien. Je ne vous le dirai pas.
La peur est très complexe, c’est une puissante réaction. S’en rendre compte est un choc. Le cerveau s’en protège. Pour en comprendre sa racine, il faut comprendre le temps.
Qu’est-ce que le temps ? Nous vivons dans le temps. Je vis, je vais mourir. Tant biologiquement que psychologiquement. Le temps est-il un facteur de la peur ?
Pensée et temps sont liés. La peur est le temps pensé. Ils sont à la racine de la peur. Je me souviens de… Comment la pensée peut-elle s’arrêter ? Quel est le processus de la pensée ? Est-il possible de ne pas bavarder toute la journée, de reposer notre cerveau ?
Je pense que c’est une mauvaise question. Qui pense à arrêter de penser ? La pensée non ? Qui est celui qui exprime le souhait de ne plus penser ?!
Toute pensée qui ne décrit pas ce qui est, est le processus de la pensée.
Il s’agit de voir que la pensée est à la racine de la peur. Ne demandez pas comment ! Voyez-le par vous-mêmes. Prenez le temps de délibérer la chose…
Simplement voir un scorpion nous fait agir non ? Donc si nous voyions vraiment la cause de la peur, nous agirions non ? Donc nous ne le voyons pas.
Mais nous sommes peu désireux de voir un fait aussi simple, du fait de notre individualité. Alors on a besoin d’être persuadé, d’être propagandé, ce qui est si inutile ! Nous pouvons le faire par nous-mêmes. Il n’y a plus besoins de qui que ce soit. La perception même est action, elle rend libre.
Conférence 4
Nous allons parler de l’intérêt pour soi, de l’austérité, du comportement et si nous pouvons mettre un terme à la souffrance. Pourquoi, après tant de millénaires, l’être et l’humanité ne se sont toujours pas libéré d’elle ? Et aussi du plaisir et de la mort si nous en avons le temps. Et par cette si belle matinée, nous pourrions-nous pas également parlé de la beauté ? Non pas la beauté de la nature, de sa vitalité, ou bien de l’extraordinaire expérience de se retrouver face à un tigre sauvage.
Sans beauté et sans amour, il n’y a pas de vérité. Qu’est-ce que la beauté ? L’immensité, l’incalculable profondeur de la beauté. Le mot beauté n’est pas la beauté. Il faut être très vigilant avec les mots car notre cerveau travaille avec les mots.
Réside-t-elle dans une personne, dans un visage ? Dans les musées, les tableaux ? Dans la musique, dans un poème, dans la danse, dans la littérature ? Ou est-ce quelque chose d’entièrement différent ? Ne vous satisfaisiez pas avec les explications, les accords et désaccords… Pénétrez le mot… La qualité de beauté, qui est sensibilité, induit tant la beauté naturelle que le sentiment (non sensationnel). La beauté est-elle une sensation ? Car nous vivons par les sensations. Si nous pouvions écarter tous les mots de notre cerveau pour pénétrer la subtile nature de la beauté…
Lorsque vous contemplez une montagne, vous pouvez sentir sa majesté, et pendant un instant la formidable dignité, la solidité de ce qu’il y a devant vous écarte tous vos pensées et problèmes et vous dites comme c’est merveilleux ! Que s’est-il passé à cet instant ? Cela vous a fait vous oublier pendant un instant. Comme un enfant absorbé par un jeu qui l’a subjugué.
Est-ce cela la beauté ? Le fait d’être absorbé par un magnifique paysage ? Être subjugué ? S’être abandonné à quelque chose de vaste, ceci vous ayant contraint de vous oublier pendant un instant. Alors vous dépendez de votre jouet, d’un bon film. Ce sont des façons de sortir de soi-même.
Les rituels dans les temples sont faits pour créer une certaine sensation. Est-ce cela la beauté ou quelque chose de complètement différent ? Nécessite-t-elle l’absence du moi, de l’observateur ? Est-ce seulement possible dans ce monde moderne empli de bruits ? Sans affirmation de soi ?
Est-il possible de ne pas avoir un intérêt pour soi dans ce monde, tout en vivant ici ? L’intérêt pour soi se cache dans différentes formes. Dans la prière, dans l’acquisition d’une profession, d’un grand savoir, d’une réputation particulière. Il est à notre côté depuis des millénaires, une graine dans tout ce qu’on fait. Il s’agit d’en être conscient.
L’intérêt pour soi divise : mon intérêt opposé à votre intérêt. Contentez-vous de l’observer, de rester avec la chose, et de voir ce qu’il se passe. Se connaître soi-même est possible sans qu’il y ait besoin de se juger ou de vouloir se changer. Il s’agit d’observer la relation, car elle a à voir avec l’intérêt pour soi.
Qu’est-ce que la relation ? Avec la Terre, avec la beauté du monde, les autres êtres humains ? Quel est ce lien, lorsqu’on dit que je suis lié ? Quand il n’y a pas de relation, nous nous sentons déprimés. Quand vous dites « ma/mon » femme/mari, qu’entendez-vous par là ?
Commençons par la famille, noyau de toute société. Que veut dire être relié ? A quoi êtes-vous relié ? Quand vous suivez un guru, qui suivez-vous ? A quoi vous abandonnez-vous, vous livrez-vous ? Est-ce à l’image que vous vous êtes créé de ladite personne ? Au symbole que vous avez construit ? Non ce qu’elle dit ! C’est donc un intérêt pour soi, à ce qu’on a construit.
Revenons à la famille. Quand je pense à « ma » femme, je pense à toutes mes joies et peines avec elle ? Mais la femme et l’homme sont toujours séparés, et il y a conflit. La racine du couple est l’intérêt pour soi. L’homme ambitieux, la belle femme. Tout cela est de l’accomplissement de soi-même.
Contrôler son intérêt pour soi est aussi de l’intérêt pour soi. Examinons l’austérité. Le monde monacal la connaît bien. Être âpre. Être austère est-ce cela ? Se refusant le luxe d’un bain chaud ou bien avoir peu de vêtement ou prononcer un vœu de célibat ou de pauvreté, s’imposer le contrôle de ses désirs… Ou bien autre chose ? Le jeun, les sacrifices, ce n’est que du spectacle vers l’extérieur. L’austérité peut-elle être non imposée, non spectaculaire, totalement invisible à autrui ? Ne comportant pas de discipline (= apprendre) ?
L’austérité : pas de division en soi, paix en soi, dignité. Nous devons parler du désir, lié à la sensation. Nous vivons par la sensation, elle revêt une énorme importance pour nous. Sensation d’être en sécurité, d’avoir accompli quelque chose, de plaisir… Quelle relation entre la sensation et le désir ? Quand la sensation devient-elle désir ? Ou sont-ils inséparables ? A quel instant le désir devient-il dominant ?
Observation d’un bel appareil photo, de ce qu’on pourrait faire avec. Quand passe-t-on de la sensation au désir : il me le faut ! Restez avec cette question, voyez-en les implications. La sensation est transformée en désir quand la pensée crée l’image à partir d’elle. Si je pouvais avoir cet appareil… si je pouvais prendre une photo avec… Vous n’avez pas besoin de livre, de philosophie pour faire cela !
Et nous vivons par le désir. Quel rapport le désir a-t-il avec l’intérêt pour soi ? Aussi longtemps que le désir existe, via la sensation-pensée, il y a intérêt pour soi. Que l’on veuille parvenir au paradis ou devenir un homme riche. Les deux choses sont identiques. Que l’on veuille devenir un saint.
Combien sommes-nous handicapés par les mots.
Qu’est-ce que la souffrance ? Dure-t-elle aussi longtemps qu’il y a intérêt pour soi ? Si vous vivez réellement avec cela, vous n’avez pas besoin de livre, de paradis…
Chacun sur Terre passe par ce tourment de la souffrance, quelle que soit la forme qu’elle prend. Que signifie ce mot ? Est-ce le souvenir de quelque chose/ quelqu’un qu’on a perdu ? Est-elle engendrée par la mémoire ? Consiste-t-elle en la fin d’un vécu ? Par conséquent je me sens perdu, je me tourne vers autre chose ou je prie. Est-ce de la pitié de soi ? Une préoccupation plus grande pour la perte que je ressens, que pour celui/celle qui est parti ? La souffrance est-elle liée à l’intérêt pour soi ???
Depuis un million d’années, nous pleurons. Les idées créent les guerres… La souffrance est liée à la passion. Aussi longtemps qu’il y aura intérêt pour soi, il y aura souffrance.
L’amour ne peut cohabiter avec la souffrance. Qu’est-ce que l’amour ?
On ne peut pas jouer avec tout cela les mercredis et dimanche matin. Mais en s’y attelant sans cesse, en observant sans cesse, en gardant avec soi et pénétrant les concepts abstraits.
L’amour induit la mort, la création. Qu’est-ce que la création ? L’invention est un nouveau jeu d’idées. Mais nous ne parlons pas d’idées, mais de choses très sérieuses : de l’amour, de la mort, de la création. On ne peut pas en parler en 5 minutes… Nous verrons s’il existe quelque chose qui peut être au-delà des mots, de la pensée, hors du temps. Mais si notre cerveau n’est pas libre, on ne peut appréhender tout cela.
Nous allons parler de l’intérêt pour soi, de l’austérité, du comportement et si nous pouvons mettre un terme à la souffrance. Pourquoi, après tant de millénaires, l’être et l’humanité ne se sont toujours pas libéré d’elle ? Et aussi du plaisir et de la mort si nous en avons le temps. Et par cette si belle matinée, nous pourrions-nous pas également parlé de la beauté ? Non pas la beauté de la nature, de sa vitalité, ou bien de l’extraordinaire expérience de se retrouver face à un tigre sauvage.
Sans beauté et sans amour, il n’y a pas de vérité. Qu’est-ce que la beauté ? L’immensité, l’incalculable profondeur de la beauté. Le mot beauté n’est pas la beauté. Il faut être très vigilant avec les mots car notre cerveau travaille avec les mots.
Réside-t-elle dans une personne, dans un visage ? Dans les musées, les tableaux ? Dans la musique, dans un poème, dans la danse, dans la littérature ? Ou est-ce quelque chose d’entièrement différent ? Ne vous satisfaisiez pas avec les explications, les accords et désaccords… Pénétrez le mot… La qualité de beauté, qui est sensibilité, induit tant la beauté naturelle que le sentiment (non sensationnel). La beauté est-elle une sensation ? Car nous vivons par les sensations. Si nous pouvions écarter tous les mots de notre cerveau pour pénétrer la subtile nature de la beauté…
Lorsque vous contemplez une montagne, vous pouvez sentir sa majesté, et pendant un instant la formidable dignité, la solidité de ce qu’il y a devant vous écarte tous vos pensées et problèmes et vous dites comme c’est merveilleux ! Que s’est-il passé à cet instant ? Cela vous a fait vous oublier pendant un instant. Comme un enfant absorbé par un jeu qui l’a subjugué.
Est-ce cela la beauté ? Le fait d’être absorbé par un magnifique paysage ? Être subjugué ? S’être abandonné à quelque chose de vaste, ceci vous ayant contraint de vous oublier pendant un instant. Alors vous dépendez de votre jouet, d’un bon film. Ce sont des façons de sortir de soi-même.
Les rituels dans les temples sont faits pour créer une certaine sensation. Est-ce cela la beauté ou quelque chose de complètement différent ? Nécessite-t-elle l’absence du moi, de l’observateur ? Est-ce seulement possible dans ce monde moderne empli de bruits ? Sans affirmation de soi ?
Est-il possible de ne pas avoir un intérêt pour soi dans ce monde, tout en vivant ici ? L’intérêt pour soi se cache dans différentes formes. Dans la prière, dans l’acquisition d’une profession, d’un grand savoir, d’une réputation particulière. Il est à notre côté depuis des millénaires, une graine dans tout ce qu’on fait. Il s’agit d’en être conscient.
L’intérêt pour soi divise : mon intérêt opposé à votre intérêt. Contentez-vous de l’observer, de rester avec la chose, et de voir ce qu’il se passe. Se connaître soi-même est possible sans qu’il y ait besoin de se juger ou de vouloir se changer. Il s’agit d’observer la relation, car elle a à voir avec l’intérêt pour soi.
Qu’est-ce que la relation ? Avec la Terre, avec la beauté du monde, les autres êtres humains ? Quel est ce lien, lorsqu’on dit que je suis lié ? Quand il n’y a pas de relation, nous nous sentons déprimés. Quand vous dites « ma/mon » femme/mari, qu’entendez-vous par là ?
Commençons par la famille, noyau de toute société. Que veut dire être relié ? A quoi êtes-vous relié ? Quand vous suivez un guru, qui suivez-vous ? A quoi vous abandonnez-vous, vous livrez-vous ? Est-ce à l’image que vous vous êtes créé de ladite personne ? Au symbole que vous avez construit ? Non ce qu’elle dit ! C’est donc un intérêt pour soi, à ce qu’on a construit.
Revenons à la famille. Quand je pense à « ma » femme, je pense à toutes mes joies et peines avec elle ? Mais la femme et l’homme sont toujours séparés, et il y a conflit. La racine du couple est l’intérêt pour soi. L’homme ambitieux, la belle femme. Tout cela est de l’accomplissement de soi-même.
Contrôler son intérêt pour soi est aussi de l’intérêt pour soi. Examinons l’austérité. Le monde monacal la connaît bien. Être âpre. Être austère est-ce cela ? Se refusant le luxe d’un bain chaud ou bien avoir peu de vêtement ou prononcer un vœu de célibat ou de pauvreté, s’imposer le contrôle de ses désirs… Ou bien autre chose ? Le jeun, les sacrifices, ce n’est que du spectacle vers l’extérieur. L’austérité peut-elle être non imposée, non spectaculaire, totalement invisible à autrui ? Ne comportant pas de discipline (= apprendre) ?
L’austérité : pas de division en soi, paix en soi, dignité. Nous devons parler du désir, lié à la sensation. Nous vivons par la sensation, elle revêt une énorme importance pour nous. Sensation d’être en sécurité, d’avoir accompli quelque chose, de plaisir… Quelle relation entre la sensation et le désir ? Quand la sensation devient-elle désir ? Ou sont-ils inséparables ? A quel instant le désir devient-il dominant ?
Observation d’un bel appareil photo, de ce qu’on pourrait faire avec. Quand passe-t-on de la sensation au désir : il me le faut ! Restez avec cette question, voyez-en les implications. La sensation est transformée en désir quand la pensée crée l’image à partir d’elle. Si je pouvais avoir cet appareil… si je pouvais prendre une photo avec… Vous n’avez pas besoin de livre, de philosophie pour faire cela !
Et nous vivons par le désir. Quel rapport le désir a-t-il avec l’intérêt pour soi ? Aussi longtemps que le désir existe, via la sensation-pensée, il y a intérêt pour soi. Que l’on veuille parvenir au paradis ou devenir un homme riche. Les deux choses sont identiques. Que l’on veuille devenir un saint.
Combien sommes-nous handicapés par les mots.
Qu’est-ce que la souffrance ? Dure-t-elle aussi longtemps qu’il y a intérêt pour soi ? Si vous vivez réellement avec cela, vous n’avez pas besoin de livre, de paradis…
Chacun sur Terre passe par ce tourment de la souffrance, quelle que soit la forme qu’elle prend. Que signifie ce mot ? Est-ce le souvenir de quelque chose/ quelqu’un qu’on a perdu ? Est-elle engendrée par la mémoire ? Consiste-t-elle en la fin d’un vécu ? Par conséquent je me sens perdu, je me tourne vers autre chose ou je prie. Est-ce de la pitié de soi ? Une préoccupation plus grande pour la perte que je ressens, que pour celui/celle qui est parti ? La souffrance est-elle liée à l’intérêt pour soi ???
Depuis un million d’années, nous pleurons. Les idées créent les guerres… La souffrance est liée à la passion. Aussi longtemps qu’il y aura intérêt pour soi, il y aura souffrance.
L’amour ne peut cohabiter avec la souffrance. Qu’est-ce que l’amour ?
On ne peut pas jouer avec tout cela les mercredis et dimanche matin. Mais en s’y attelant sans cesse, en observant sans cesse, en gardant avec soi et pénétrant les concepts abstraits.
L’amour induit la mort, la création. Qu’est-ce que la création ? L’invention est un nouveau jeu d’idées. Mais nous ne parlons pas d’idées, mais de choses très sérieuses : de l’amour, de la mort, de la création. On ne peut pas en parler en 5 minutes… Nous verrons s’il existe quelque chose qui peut être au-delà des mots, de la pensée, hors du temps. Mais si notre cerveau n’est pas libre, on ne peut appréhender tout cela.
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