La grenade


La présence des grenades sur les colonnes de nos T∴ est littéralement justifiée. Dans l’Ancien Testament (Jérémie, Rois, I), il est dit que le sommet de chaque colonne à l’entrée du temple de Salomon était décoré de cent grenades d’airain. La présence des grenades au sommet de ces colonnes doit être rapprochée du fait que les robes du Grand Prêtre étaient décorées de 72 grenades brodées, 36 devant, 36 derrière, alternées avec des clochettes d’or qui avertissaient du passage de ce dignitaire. Aujourd’hui encore, dans les synagogues, il arrive que la Torah soit enroulée sur un axe terminé à ses extrémités par des sphères en forme de grenade.

La présence de grenades sur les deux colonnes du temple de Jérusalem conduit à scruter l’architecture et la décoration des temples zoroastriens. Historiquement, la grenade en tant que symbole religieux est indissociable de la religion zoroastrienne.

Quelles sont les valeurs symboliques qui ont amené les Anciens à placer ce fruit en haut des colonnes, tant à Jérusalem que dans les T∴ maçonniques ? La grenade, ce fruit aux très nombreux grains d’un rouge lumineux, est l’un des grands symboles de la fertilité. Cette dimension symbolique se retrouve dans un nombre considérable de cultures, de la Grèce au Japon en passant par l’Arménie, l’Iran ou la Chine. Dans tous ces pays, la grenade est le fruit lié à la Déesse-Mère ou ce qui en tient lieu.

L’exemple le plus connu sous nos climats est celui du mythe de Perséphone (en grec : Koré), la fille de Zeus et de Déméter, déesse de l’agriculture, fille de Cronos et de Rhéa.

Perséphone était d’une grande beauté. Sa mère décide, pour lui éviter de tenter les dieux, de l’élever en Sicile à l’abri des regards. Sans consulter Déméter, Zeus accepte de donner la main de Perséphone à Hadès, seigneur des Enfers. Un jour, à côté de la ville d’Enna, Perséphone est attirée par un beau narcisse sans savoir qu’il a été planté là par son père. Elle va le cueillir lorsque Hadès surgit sur son char, la capture et l’emmène au royaume des Ombres. Là, toute à sa tristesse, elle refuse toute nourriture.

Déméter, furieuse, part à sa recherche et rencontre Hécate qui la conduit au dieu-soleil Hélios, témoin du rapt. Déméter frappe alors la terre de sécheresse et de famine. Plus rien ne pousse, l’humanité est en danger. Acculé, Zeus accepte de lui rendre Perséphone à la condition que cette dernière n’ait rien mangé aux Enfers. Comme c’est le cas, Hadès accepte de rendre la jeune fille et lui offre, comme cadeau de départ, une grenade.

Sur le chemin du retour, la tentation est trop grande, Perséphone en croque quelques grains. Elle est donc ramenée aux Enfers, mais Zeus, inquiet, décide de trouver un compromis : Perséphone passera six mois par an dans le royaume de son époux et, les six autres mois, elle pourra rejoindre sa mère à la surface de la Terre, entre semailles et moissons. Les saisons sont nées !

Dans ce mythe, la grenade symbolise à la fois les liens du mariage, la cause originelle du cycle des saisons et, indirectement, le cycle mort-renaissance, ce qui va influencer nombre de ses autres significations symboliques.

Déméter et Perséphone restent présentes et nous imprègnent

Dans de nombreux pays occidentaux, les traditions qui accompagnent le début et la fin de la saison agricole évoquent ce voyage bisannuel de Perséphone. Il en est ainsi des festivités de début mai qui associent l’arbre de vie, la croissance et les grenades. De même, le retour de Perséphone aux Enfers, six mois plus tard, correspond à Toussaint et à Halloween, les fêtes des morts.

Il existe de très nombreuses autres manifestations de la fertilité symboliquement associées à la grenade, dont certaines sont liées à l’analogie de forme entre la grenade ouverte, d’une part, et le vagin (par sa couleur et sa béance) et les bourses (par sa forme et ses graines).

Comme la figue, la grenade peut transcender les concepts de féminin et de masculin. Par exemple, dans le Cantique des cantiques, la grenade est citée deux fois. S’adressant à la Sulamite, Salomon dit : « Ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile » et, d’une manière moins délicate : « Je t’abreuverai du jus de ma grenade. »

D’autres exemples abondent. Dans la Rome antique, les femmes mariées décoraient leurs cheveux de rameaux de feuilles de grenade. Au cours des noces grecques comme des noces bédouines, lorsque le marié ramène son épouse chez lui, il ouvre une grenade sur le pas de sa porte avant qu’elle n’en franchisse le seuil. Dans certaines fêtes de la religion zoroastrienne, la promesse de l’abondance est symbolisée par une grenade dans laquelle on a fiché des pièces de monnaie.

En Chine, la grenade ou sa représentation est un cadeau traditionnel lors des mariages. Dans le symbolisme bouddhiste, la grenade est le fruit que Bouddha aurait donné à la démone Hariti, mangeuse d’enfants, pour la transformer en mère dévouée. Au Japon, cette démone convertie est connue sous le nom de Kishimojin et son aide est, encore aujourd’hui, invoquée par les femmes infertiles.

En héraldique européenne, la présence d’une grenade fendue apparaît sur un blason pour signifier les liens du mariage entre deux familles (en présence d’autres symboles issus des blasons de chaque famille). De la même manière, de nombreux portraits de mères de famille de la Renaissance portent des grenades, le plus souvent brodées sur leur robe. Enfin, à la Révolution française, le mois des moissons, Fructidor (août-septembre) était, souvent symbolisé par une femme portant des grenades.

Symbole de la résurrection et de la vie éternelle

En lien avec son premier sens symbolique, la fertilité, la grenade symbolise le processus de résurrection, comme le printemps qui succède à l’hiver. Les Égyptiens faisaient déjà ce lien : des grenades ont été retrouvées dans la sépulture du pharaon Toutankhamon, comme dans de nombreuses autres sépultures, où elles pourraient avoir été placées comme viatiques pour le voyage dans l’au-delà.

Dans la religion zoroastrienne, le grenadier est systématiquement planté dans la cour des temples ou le long de l’allée y menant. Son feuillage persistant symbolise la vie éternelle.

À l’âge de sept ans, lorsque le jeune zoroastrien est initié comme fidèle et qu’il reçoit son vêtement et sa cordelette sacrés, il est invité à mâcher des feuilles de grenadier pour se purifier avant d’être initié. De plus, pour fêter ce baptême, les membres de sa famille lui jettent du riz, des pétales de rose et des grains de grenade. Enfin, l’équivalent zoroastrien de notre extrême-onction consiste parfois à faire boire du jus de grenade à l’agonisant ou, s’il est déjà décédé, à glisser quelques grains de grenade dans sa bouche.

Dans chacun de ces exemples, la grenade accompagne le passage d’un état à l’autre : du parvis au temple, du profane à l’initié, de la vie terrestre à celle qui lui succède. De la même manière, chez les zoroastriens, la grenade accompagne les festivités qui marquent le solstice d’hiver (Yalda, la naissance de Mithra) et l’équinoxe de printemps (Nowruz).

Dans le christianisme, la grenade est parfois présente dans les tableaux représentant la Vierge et l’Enfant, la grenade étant portée par les deux protagonistes (par exemple, dans les tableaux de Botticelli, de Léonard de Vinci ou des frères Lippi). Dans ces images, les grains prêts à jaillir du fruit représenteraient Jésus prêt à jaillir du tombeau.

Pour Jean de la Croix, « les grains de la grenade sont le symbole des effets innombrables des perfections divines » (Irène Mainguy)

Saint Jean de la Croix associe la forme sphérique de la grenade à l’éternité divine. Irène Mainguy rapporte que, pour Saint Jean de la Croix, « les grenades représentent les plus hauts mystères de Dieu, ses plus profonds jugements et ses plus sublimes grandeurs. Les grains de la grenade sont le symbole des effets innombrables des perfections divines. Leur figure ronde exprime l’éternité de Dieu qui n’a, comme le cercle, ni commencement ni fin. Le jus de la grenade signifie la jouissance que l’âme a, par sa connaissance et par son amour, de la nature et des attributs de Dieu, et le contentement admirable qu’elle reçoit de cette possession ».

Dans son Cantique spirituel, composé et mémorisé en prison en 1578, le même Jean de la Croix dit : « Nous monterons ensuite vers les hautes cavernes de la pierre qui sont si bien cachées, et là nous entrerons et le jus des grenades [nous] goûterons. »

La grenade apparaît dans un autre symbole chrétien représenté sur de nombreuses tapisseries du Moyen Âge : la chasse à la licorne. Seules de jeunes vierges peuvent parvenir à attraper ces animaux mythiques et à les attacher à un arbre qui se révèle être un grenadier. Les licornes paraissent saigner, mais ce sont en fait des grains de grenade qui ont souillé leur pelage immaculé. Cet appareil symbolique complexe représente la nature divine du Christ (la licorne), qui ne peut être incarnée que par la Vierge (les jeunes filles) et ne pourra vraiment se révéler que par la résurrection (la grenade).

Dans le christianisme orthodoxe, la grenade entre dans la composition de la kolyva, un breuvage composé d’eau, de sucre, de blé et de grains de grenade, qui est présenté et consommé aux cours des funérailles et symbolise la douceur de la vie dans l’Au-delà.

Le blé, symbole universel du cycle mort-renaissance, est fréquemment associé à la grenade. Comme les branches de grenadier, il était au centre des Mystères d’Eleusis dans la Grèce ancienne – rituels ésotériques et initiatiques qui furent enseignés aux hommes par Déméter, la mère de Perséphone. La boucle est bouclée.


Plus près de nous, ce symbolisme lié à la mort et à la renaissance fait de la grenade l’un des symboles de l’App:. nouvellement initié après avoir jailli des profondeurs du cabinet de réflexion. D’où sa présence sur le tableau de ce grade.

Symbole du divin et de l’union avec le divin

Pour les mystiques de l’islam, la grenade symbolise l’union avec le divin. En s’inspirant d’un élément de la tradition coranique qui dit que, dans chaque grenade, se trouve un grain provenant directement du paradis (« La lumière d’Allah est dans quiconque mange une grenade »), les soufis font de ce fruit le lien entre l’amant et l’aimé, c’est-à-dire la personne mystique et le divin.

Dans l’imagerie soufie, on retrouve fréquemment des représentations de grenade sur laquelle est inscrite la lettre représentant la conjonction de coordination « et/avec » ( - waw). « », c’est le signe qui lie l’amant et l’aimé, le rossignol et la rose, le mystique et le divin. La grenade revient souvent dans la poésie mystique soufie, toujours comme témoin du moment où le derviche se fond dans l’unité de Dieu. Elle est la connexion directe à l’essence divine à travers l’extinction de l’ego, elle est le « fruit de la Vérité de la Certitude », fruit qui guérit de la maladie de se croire séparé de cette Vérité.

La grenade témoigne du moment où le derviche se fond dans l’unité de Dieu

Paul Claudel, dans ses commentaires du Cantique des cantiques, écrit que la grenade représente, dans la religion chrétienne, le cœur divin qui aspire toutes les âmes en les attirant à l’intérieur d’elles-mêmes. Selon lui, le « trésor écarlate de ses grains de lumière et de feu », ce « radieux ciboire plein d’hosties », ces « semences agglomérées » représentent le processus mystique de l’élaboration de l’âme, assimilé dans cette symbolique à une fécondation.


De nos jours, certaines cérémonies chrétiennes évoquent ce symbolisme de la grenade comme réceptacle du divin. Par exemple, depuis le début du XVIe siècle, dans le village d’Abanilla (province de Murcia), une cérémonie unique en son genre a lieu le 3 mai, liée aux cérémonies de la Cruz de Mayo. Au balcon du sanctuaire, un prêtre baigne la croix sacrée avec un jet d’eau bénite. Celui-ci est ensuite dirigé vers une représentation de grenade située au-dessus de la croix. En la frappant, il déclenche son ouverture. Des colombes en jaillissent, symboles de l’Esprit saint. L’eau bénite est recueillie par la foule qui lui attribue toutes sortes de vertus bénéfiques. On retrouve ici à la fois une évocation de la fertilité (le jet qui féconde) et, comme pour les soufis, de la présence divine enfermée dans la grenade.

Symbole du savoir, de la sagesse et des vertus

Lorsqu’elle est mûre, la grenade se fend et laisse ses grains se répandre. En cela, elle est une image de l’enseignement où celui qui sait dissémine sa science et sa sagesse dans l’esprit de ses élèves. Cette représentation rejoint celle de nombreux exégètes de la Bible qui pensent que le fruit défendu (dont l’espèce n’est pas nommée expressément dans l’Ancien Testament) devrait plutôt être représenté par la grenade que par la pomme. Car ce qu’Ève tend à Adam, c’est le savoir. Ainsi, Saint-Jean de la Croix associe la suavité du jus de la grenade à la jouissance de l’âme lorsqu’elle possède la connaissance de la nature divine.

Dans la tradition juive, la grenade représente également la sagesse de Dieu car elle est dite contenir 613 grains, c’est-à-dire exactement le nombre de mitsvot, les 613 commandements que la Torah est censée contenir (ce nombre reste néanmoins l’objet de nombreuses querelles). Étrangement et pour l’anecdote, une étude scientifique a compté le nombre de grains dans plus de deux mille grenades issues de diverses régions du monde : ce nombre variait fortement selon les grenades mais la moyenne, toutes régions confondues, était égale à … 613 !

Symbole de la dualité surface/profondeur

Avant qu’elle ne laisse échapper ses grains, la grenade a une apparence quelconque de fruit brunâtre. De plus, quiconque oserait la mordre se heurterait à une écorce robuste et amère. Pourtant, sous cet extérieur revêche, se cachent des grains délicieux. Du fait de ce contraste, la grenade symbolise parfois la dualité exotérisme dogmatique/ésotérisme mystique. À cet égard, il est intéressant de remarquer que, comme dans les tableaux représentant la Vierge et l’Enfant, les grenades qui décorent nos colonnes et notre tableau d’App:. ont été épluchées afin qu’on en voie les grains.


Dans le même ordre d’idées, la grenade symbolise souvent les bénéfices cachés, les trésors à venir, ce qui est bien sûr voisin du symbolisme lié au cycle des saisons où l’hiver porte la promesse du printemps. C’est le cas, par exemple, dans le Tarot de Marseille, un outil très chargé en symbolisme : la carte de la Papesse montre souvent des grenades et elle indique, entre autres, des avantages cachés que le temps dévoilera.

C’est le cas également dans la symbolique chrétienne lorsque la grenade accompagne une image de la Vierge sans la présence du Christ. En Italie, il existe une église dédiée à la Madone à la Grenade, probablement construite sur les ruines d’un temple grec dédié à Déméter, où l’on voit la Vierge tenant une grenade entr’ouverte : elle montre ce qui se cache à l’intérieur. Dans cette image, les grains de la grenade symboliseraient les âmes agglomérées dans le sein de Marie, âmes que le Christ va révéler.

Enfin, cette opposition écorce/grains fait parfois de la grenade le symbole de l’humilité (elle cache ses qualités) et de la charité (in fine, elle ne les garde pas pour elle).

Symbole de l’unité dans la diversité

La grenade renferme de très nombreux grains, tous différents mais tous serrés les uns contre les autres dans un même contenant, le fruit. Cet aspect symbolique se retrouve dans les traditions zoroastrienne, juive, soufie et catholique. Pour les Pères du Désert, la grenade représentait l’Église qui rassemble des individus très différents sous une même foi. Comme pour les soufis, la grenade est alors le symbole de la religion dans son sens premier, religio, ce qui relie les modes multiples de la manifestation divine que sont ses membres.

L’unité dans la diversité, voilà bien un concept maçonnique. Comment ne pas voir dans la grenade un des symboles les plus évidents de notre activité ? Le fruit peut représenter l’Obédience et chaque grain est une L∴. A moins que le fruit ne représente une L∴ et chaque grain un F∴. Ou encore que chaque grain représente un F∴ ou une S∴ et le fruit la franc-maçonnerie universelle…

Comme les grains de la grenade, nous sommes tous différents dans les raisons de notre venue et dans notre chemin maçonnique, mais tous identiques dans les choix que nous avons faits et dans les valeurs qui nous animent. De plus, comme la grenade et son écorce épaisse, la F∴M∴ protège ses grains et leur permet de mûrir à l’abri du vacarme des parvis.


Enfin, dans certains ouvrages de symbolique, la grenade est associée aux figures allégoriques de la Concorde (accord dans la multiplicité) et de la Conversation (où l’amitié et l’union persistent entre les personnes engagées dans une discussion). Deux allégories qui illustrent amplement les vertus du débat maçonnique, où la fraternité projette son ombre protectrice sur les différences d’opinions et d’expériences.

Autre métaphore maçonnique, si la grenade est un fruit délicieux, les racines de l’arbuste qui le produit sont toxiques. En cela, elle peut symboliser les vertus transformatrices de la F∴M∴ qui nous élèvent au-dessus du poison des parvis.

Le jus de grenade, métaphore de la vie maçonnique

Dans l’art culinaire, la grenade est utilisée pour deux raisons : pour la couleur vermillon de ses grains qui illuminent la décoration d’un plat, et pour l’astringence de son jus utilisé tel quel ou sous forme de mélasse concentrée, en particulier dans les cuisines moyen-orientales.

En cuisine comme en vinification, l’astringence due aux tanins sert à donner une structure à un mets ou une boisson qui, sans cela, paraîtrait sans relief. Ainsi, lorsque ses tanins ont été trop dégradés par le temps, un vin rouge n’est pas dépourvu de parfums, mais notre goût peine à les identifier et à les apprécier. Le vin a perdu sa charpente : il est dit « informe » ou « désossé ».

De la même manière, il est permis de penser que la F∴M∴ joue un rôle similaire au jus de grenade dans l’usage que nous faisons de notre esprit et de notre raison. Par ses principes, par ses exigences, par ses objectifs, la F∴M∴ donne de la structure (de la tenue, sans jeu de mots) à la manière dont nous pensons et nous comportons. Elle nous évite de tomber dans la réaction viscérale et émotionnelle. Sans cette astringence morale, nul doute que nous nous laisserions aller plus fréquemment à nos instincts, à nos penchants ou à nos répulsions naturelles.

Heureusement, cette exigence un peu sévère de la F∴M∴ est adoucie par les joies de la fraternité qui nous unit. C’est en cela que la F∴M∴ est comme le jus de la grenade : douceur et astringence, fraternité et exigence morale.

La chaîne d'union 2010/1 (n°51), pages 70 à 77

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