Kabbale et Alchimie

Extrait du livre de Gabrielle : des Templiers aux Massenies du St Graal

"L'étude de la Kabbale est indispensable pour tout occultiste.

Je ne dis pas une étude approfondie, car il faudrait y consacrer des années. Mais il est bon d'en connaître l'essentiel. 

Au cours de votre vie, mon cher Alfonso, vos recherches personnelles vous amèneront à en compléter la connaissance.

La Kabbale, l'Alchimie et l'Astrologie sont imbriquées les unes dans les autres, et on ne peut parler de l'une sans parler des autres. La Kabbale, d'origine chaldéenne, est essentiellement hébraïque. L'interprétation des lettres hébraïques du mot Kabbale, Kahaba, donne «Ce qui est», «Reçu», «Accepté», ou encore «Recevoir», «Tradition», «Chaîne». La Kabbale est donc une science reçue et acceptée par l'homme, transmise dans sa partie ésotérique de génération en génération depuis les Patriarches, créant ainsi la tradition. Elle est le support des Hébreux, le témoignage de la révélation.

C'est un système métaphysique et mystique de caractère spéculatif. Son enseignement, qui ne fut longtemps qu'oral est phonétique, numérique et initiatique.

Comme toute mystique initiatique, la Kabbale fait appel à un symbolisme et à une cosmogonie qui puisent leurs origines dans des civilisations perdues.

Elle est une science de vie caractérisée par l'union des forces visibles et invisibles dont la correspondance crée le mélange du rationalisme et du mysticisme. Elle est le point de départ et le but de la connaissance de l'homme et de Dieu. Elle relie à Dieu le monde que nous percevons.

Elle est l'expression de la philosophie ésotérique, clé de voûte de toute la tradition de la science hermétique.

Elle établit la correspondance entre les deux mondes terrestre et céleste, permettant ainsi à l'homme de réaliser leur unification, puisque l'unité de la vie se fonde sur leur complémentarité.

Les symboles les plus usités par les kabbalistes sont :

‑ Le triangle, le carré, le cercle ou zéro, le point dans le cercle.

‑ Les vingt-deux lettres de l'alphabet hébraïque.

‑ Les dix signes des nombres.

‑ Les quatre signes astronomiques des saisons.

‑ L'arbre séphirothique appelé « Arbre de Vie » qui, par ses dix Séphiroth, explique la création de la nature et de l'homme.

Ces symboles ont des correspondances avec les noms sacrés et les arcanes, et sont les attributs mystiques de Dieu, sublimes principes métaphysiques de la Kabbale.

La Kabbale est littérale et l'art d'interpréter le « Verbe »

Les mots sont les mouvements de l'intelligence déterminés par la parole.

La parole est le « Verbe » déterminé par lui-même.

Un but très important de la Kabbale est de retrouver le sens de la Genèse telle que Moïse l’ait écrite. Ce sens a en effet été déformé à travers les différentes traductions occasionnées par les migrations de populations et les mélanges de races qui en sont résulté. En dernier lieu, la traduction latine du texte grec utilisée par l'Eglise catholique s'est éloignée de ce sens.

Chez les kabbalistes, le nombre est considéré comme la vertu intrinsèque et active de Dieu, de l'«Un», source de l'harmonie universelle, science des forces vivantes, des facultés divines en action dans le microcosme et le macrocosme.

Lettres hébraïques et nombres sont des réserves de puissance divine.

Certains nombres ont plus de force occulte que d'autres. Les correspondances entre les nombres et les figures géométriques sont invariables.

Les chiffres, les nombres, leurs rapports avec les lettres hébraïques ont une très grande importance. Leurs vibrations sonores forment un langage.

Il faut aussi connaître la valeur des lettres-consonnes de l'alphabet hébraïque, les cinq modifications du son se rapportant aux voyelles ; la règle ou les codes se rapportant à la permutation des consonnes ou voyelles entre elles ‑ les cinq combinaisons voyelles plus consonnes ‑ qui composent des syllabes et qui sont la détermination des mots ou des idées.

En Kabbale, on utilise l'Alchimie et l'Astrologie qui ont un lien entre elles provenant de l'unité cosmique.

L'Astrologie est la science du monde céleste, des sphères planétaires. Elle exprime leur influence sur la destinée des hommes.

L'Alchimie est la science du monde terrestre, des états de la nature, de la transmutation des minéraux, métaux et végétaux.

L'action alchimique est magique et secrète et tient compte de la position des astres. Mais l’œuvre ne peut se faire que si l'homme accompagne son ouvrage alchimique de sa progression mentale et de sa propre transmutation.

Pour les kabbalistes et les alchimistes, le cosmos se divise en sept mondes dans lesquels les formes cosmogoniques, les monades spirituelles genre-espèce produisent l'évolution de la vie par leurs perpétuelles involutions dans la matière.

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Les Kabbalistes disent que l'Alchimie se rapporte à la grammaire, à la logique humaine et à la rhétorique.

Par contre, l'Astrologie se rapporte à l'arithmétique, la géométrie et la musique. Il n'est pas rare de voir des mathématiciens être d'excellents musiciens.

La pensée pythagoricienne explique le Grand Œuvre qui a pour double objet de matérialiser l'esprit et de spiritualiser la matière.

Les kabbalistes harodim, descendants des patriarches hébreux, Abraham initié en Chaldée, Isaac en Egypte, Jacob, d'origine phénicienne, initié en Egypte, avaient en commun l'amour du désert. Ils ne pouvaient se souffrir dans les villes où ils furent prisonniers des rois d'Assyrie.

Ils avaient adopté les règles d' « Elohim », pratiquaient le culte familial, le respect de la femme, l'amour passionné de leurs fils. Ils protégeaient la tribu et étaient très hospitaliers vis-à-vis de l'étranger. Ces harodim là étaient pour la plupart des alchimistes. Ils étudiaient plus particulièrement la cosmogonie et la projection zodiacale des constellations stellaires. Ils avaient pour symboles les signes du zodiaque. Ces harodim considéraient l'alchimie comme un système permettant de passer de la vision matérielle à la vision lumineuse.

L'alchimiste agit seul ou avec deux exécutants, et parfois avec la présence d'un être aidant l’œuvre par la force de sa pensée.

La présence près de l'alchimiste de la femme, « principe féminin », est essentielle. Cette présence peut être soit réelle, soit réalisée sous la forme de mariage mystique de l'alchimiste avec une déesse ou une «élue».

Pour l'alchimiste, le bien et le mal, la perfection et l'imperfection, doivent être unis dans la matière en « Un », car « Un est tout », « par Lui est tout », « pour Lui est tout», « en Lui est tout ».

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Il faut « voir » avec les yeux de l'esprit. C'est la conquête de la lumière vers l'immortalité de l'âme.

Dans l’œuvre alchimique, il y a le principe de la mort et de la renaissance. Dans l'athanor, c'est le feu Agni qui est chaleur et lumière, activité et intelligence. Il est l'élément principal. C'est par lui que tout sera calciné avant de reprendre vie.

Pour les hommes, il doit en être de même. Dans la première épître aux Corinthiens, saint Paul dit: « Ce que tu sèmes, toi, ne reprend vie, s'il ne meurt. »

Les trois stades d'évolution initiatique transforment l'homme en initié, en philosophe, finalement en sage. Pour cela il faut suivre le processus alchimique suivant :

1° Apprendre à se dominer pour ne plus subir l'influence de la Lune qui, en alchimie, signifie «humide».

2° Acquérir la raison dont le symbole est le Soleil.

3° Faire sa « calcination ». Brûler ses anciennes théories ou habitudes, pour atteindre la philosophie de la vie.

Il y a beaucoup de symboles tant en Kabbale qu'en Alchimie. Certains se rapportent aux quatre éléments. Ils constituent une véritable instruction, mais il faut les déchiffrer pour les comprendre.

Certains symboles se rapportent surtout à l'alchimie.

La «Dame de Dante» est celle des pythagoriciens. Elle représente la sagesse. Dans l’œuvre de Dante, elle est l'élue mystique, la femme, la mère universelle.

Dante se servait aussi comme symbole de l'ancolie, plante mâle et femelle représentant le parfait amour, les deux principes qui se fondent pour créer. On aperçoit là une analogie avec l’œuvre alchimique.

Dans certaines de ses poésies, Dante se servait du rythme du nombre 9, symbole de la trinité, esprit-âme-corps, ayant trois aspects, trois principes.

Léonard de Vinci, qui est un véritable initié, se sert souvent des mêmes symboles que Dante. Sur certains de ses tableaux, on voit près de sa signature une fleur d'ancolie. On y voit aussi le petit chardonneret, symbole de longue vie, et bien d'autres symboles.

La rose, très vieux symbole alchimique, représente la connaissance des mystères du Grand Œuvre, la connaissance intégrale, l'illumination. Elle possède 5, ou 8, ou 15 pétales, liés aux correspondances sacrées de Pythagore.

Elle est le symbole de la perfection achevée.

La rose blanche signifie le sacrifice, la rose rouge le devoir.

Elle conduit au symbole de la roue, utilisé aussi bien en alchimie qu'en kabbale, qui, à son tour, conduit aux rosaces des églises. En kabbale, la roue est le Rouah, c'est-à-dire le souffle.

Dans les églises il y a toujours trois rosaces. L'abside fait face au sud-est, et le transept est orienté du nord-est au sud-ouest. Il en résulte que :

La rosace septentrionale est toujours privée des rayons du soleil (en alchimie c'est l’œuvre au Noir).

La rosace sud-est est éclairée par le soleil de midi (c'est l’œuvre au Blanc).

La grande rosace principale flamboie au soleil couchant, (c'est la rubification).

Les Templiers, les Harodim et les alchimistes se rencontraient dans des loges initiatiques où les traditions de l'Egypte pharaonique et de la Grèce antique étaient pratiquées.

A travers la Kabbale, les Harodim révélèrent aux Templiers des secrets intéressant l'utilisation des métaux et l'art de construire. C'est pourquoi on trouve des signes symboliques ésotériques dans les constructions templières. Certains appartenaient à l'alphabet runique, d'autres au Ziza hébraïque, qui est une déformation des caractères hébreux sous l'influence de la vieille écriture germanique. Ils utilisaient aussi comme symbole le phénix qui représentait pour eux la réincarnation à travers l'épreuve du feu. Templiers, alchimistes et Harodim kabbalistes pensaient que c'est dans l'activité créatrice que se forge la continuité et l'unité de temps.

La pensée de l'homme émane de la pensée divine. En se condensant elle devient parole, ensuite lumière, réalisant ainsi la fusion de l'esprit et de la matière dans l'ordre de la nature.

Voilà, Alfonso, de quoi réfléchir...

Dans notre prochain entretien, je vous parlerai plus en détail de l'interprétation des lettres, des nombres et des chiffres. Mais ne croyez pas que l'étude détaillée de la Kabbale soit obligatoire pour comprendre l'occultisme. Il y a d'autres voies. A la Massenie, nous avons choisi la Kabbale. A mon sens, c'est la meilleure source d'information, la plus complète. Elle est le résultat de longues études d'occultistes qui ont consacré leur vie à la recherche. Chaque génération a apporté un perfectionnement. Dans les ouvrages d'auteurs différents, la plupart se réfèrent à la Kabbale pour expliquer l'occulte, et je trouve cela très normal.

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